Impossibles adieux, Han Kang

Publication : 2023

Genre : Contemporain

Edition : Grasset

Nombre de pages : 336 pages

Note : 15/20

Quatrième de couverture

Comme un long songe d’hiver, ce nouveau roman de Han Kang nous fait voyager entre la Corée du Sud contemporaine et sa douloureuse histoire.

Un matin de décembre, Gyeongha reçoit un message de son amie Inseon. Celle-ci lui annonce qu’elle est hospitalisée à Séoul et lui demande de la rejoindre sans attendre. Les deux femmes ne se sont pas vues depuis plus d’un an, lorsqu’elles avaient passé quelques jours ensemble sur l’île de Jeju. C’est là que réside Inseon et que, l’avant-veille de ces retrouvailles, elle s’est sectionné deux doigts en coupant du bois. Une voisine et son fils l’ont trouvée évanouie chez elle, ils ont organisé son rapatriement sur le continent pour qu’elle puisse être opérée de toute urgence. L’intervention s’est bien passée, son index et son majeur ont pu être recousus, mais le perroquet blanc d’Inseon n’a pas fait le voyage avec elle et risque de mourir si personne ne le nourrit d’ici la fin de journée. Alitée, elle demande donc à Gyeongha de lui rendre un immense service en prenant le premier avion à destination de Jeju afin de sauver l’animal.

Malheureusement, une tempête de neige s’abat sur l’île à l’arrivée de Gyeongha. Elle doit à tout prix rejoindre la maison de son amie mais le vent glacé et les bourrasques de neige la ralentissent au moment où la nuit se met à tomber. Elle se demande si elle arrivera à temps pour sauver l’oiseau d’Inseon, si elle parviendra même à survivre au froid terrible qui l’enveloppe un peu plus à chacun de ses pas. Elle ne se doute pas encore qu’un cauchemar bien pire l’attend chez son amie. Compilée de manière minutieuse, l’histoire de la famille d’Inseon a envahi la bâtisse qu’elle tente de rejoindre, des archives réunies par centaines pour documenter l’un des pires massacres que la Corée ait connu – 30 000 civils assassinés entre novembre 1948 et début 1949, parce que communistes.

Impossibles adieux est un hymne à l’amitié, un éloge à l’imaginaire, et surtout un puissant réquisitoire contre l’oubli. Ces pages de toute beauté forment bien plus qu’un roman, elles font éclater au grand jour une mémoire traumatique enfouie depuis des décennies.

Mon avis

Merci aux éditions Grasset de m’avoir permis de lire ce roman avant sa publication !

Je n’ai pas eu l’occasion de beaucoup lire d’auteurs/autrices coréen/nes mais c’est à chaque fois un véritable coup de cœur. J’ai donc sauté sur l’occasion en voyant ce titre. L’intrigue m’a tenté dès les premières lignes mais c’est surtout le fait qu’il soit décrit comme un hymne à l’amitié et un réquisitoire contre l’oubli qui m’a poussé à sauté le bas pour entamer ma lecture !

Autant le dire tout de suite, cette lecture a été comme des montagnes russes pour moi. J’ai trouvé certains passages longs, surtout dans la première partie. J’ai aussi eu beaucoup de mal à m’habituer à un récit à la première personne, l’entièreté du roman est écrit de cette manière et c’est très déstabilisant quand on a l’habitude de lire à la troisième personne.

Chaque flocon qui se pose sur l’asphalte semble hésiter un instant.

Arrivée à la moitié du roman, j’avais l’impression de lire le périple d’une femme sans que ça n’est vraiment de lien avec la quatrième de couverture et l’histoire de la Corée qui m’avait poussé à lire ce livre au départ. J’ai été un peu déçue mais en lisant la deuxième et la troisième partie du roman, j’ai réellement été emballée dans ma lecture et je n’ai pas pu reposer le livre avant de l’avoir fini !

Par le biais de souvenirs, de coupures de presse et de témoignages, on découvre un pan de l’histoire qu’on ne connait pas (ou peu) : des milliers de personnes ont été assassinées, torturées arbitrairement et on a interdit aux familles de récupérer les dépouilles.

En somme, une lecture difficile, et surtout émouvante où la troisième et dernière partie est pour moi une magnifique conclusion à l’ensemble du texte.

Tout devient silencieux, la fin d’une musique, le volume baisse progressivement avant de s’effacer, comme le visage de quelqu’un qui s’endort soudain en arrêtant de chuchoter.


Une lecture surprenante… Et toi, ça te tente ?

7 commentaires

    • J’espère que tu accrocheras un peu plus que moi 😉 En ouvrages écrit par des auteurs coréens ou d’origine coréenne, je te recommande : L’attente de Keum Suk Gendry-Kim et Créatures du petit pays de Juhea Kim 🙂 Deux coups de cœur!

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