Huit monologues de femmes, Barzou Abdourazzoqov

Publication : 2018

Genre : Nouvelles

Edition : Zulma

Nombre de pages : 64 pages

Note : 20/20

Quatrième de couverture

Huit femmes entrent en scène. Avec beaucoup de verve et d’humour, malgré la vie qui ne les a pas ménagées. Elles viennent tour à tour raconter leur histoire, dire leur quotidien, se donner en exemple plus qu’en spectacle. Et les hommes en prennent pour leur grade ! Car elles disent la violence sociale, la perte des repères traditionnels, le machisme d’une culture à la fois musulmane, persane et russe. Cela se passe dans ce qui pourrait être une association féminine ou l’antichambre d’un clandé, à Khoudjand, au nord du Tadjikistan, antique cité des routes de la soie et ex-centre du nucléaire militaire soviétique. Où des mosquées émergent parmi les imposantes ruines de l’ère industrielle. Ces monologues proférés dans une langue vive et crue, rythmés par des accès de rage ou de farce, évoquent, au-delà des particularismes locaux, souvent surprenants et savoureux, des situations proches connues aujourd’hui dans les grandes villes occidentales et leurs banlieues.

Mon avis

J’ai découvert ce texte en discutant de mon tour du monde littéraire ! Étant donné que la personne avec qui j’en parlais avait lu plus de pays que moi, elle m’a recommandé plusieurs ouvrages dont celui-ci.

Sans trop réfléchir, j’ai cherché si ma médiathèque avait l’ouvrage dans leur rayon et je l’ai emprunté dans la foulée ! Tout s’est enchaîné relativement vite car j’ai lu le livre le soir même. Je ne saurais pas vraiment comment l’expliquer mais il fait parti de ces livres qu’on lit à voix haute. Son auteur, dramaturge et écrivain, a vraiment le sens de la théâtralité.

En lisant à voix haute ces pages, je me suis rendu compte que j’aimais toujours autant lire à voix haute mais surtout que naturellement, en découvrant le texte, on y met des intonations.

Très honnêtement, c’était une lecture incroyable pour l’oralité mais aussi pour le propos. On découvre huit femmes, d’âge et de milieu différent. Les destins, eux aussi, ne sont pas les mêmes et chaque monologue nous invite, le temps d’un instant, à entrer dans leur quotidien. Violence psychologique, physique, mensonge, disparition… Les femmes sont autant victimes que bourreaux dans ces textes et c’est ce qui le rend intéressant à mes yeux.

Au travers de ces récits, on s’interroge à la fois sur la condition des femmes mais aussi et surtout sur les limites de l’acceptable. Dans une culture aussi différente de la nôtre, il est facile de basculer dans le jugement, de considérer certaines pratiques comme barbares. Peut-être qu’elles le sont, peut-être pas : je ne suis pas là pour trancher. Cette lecture m’a ouvert des horizons que je ne soupçonnais pas et cela me conforte dans mon challenge littéraire : lire des auteurs de culture que je ne connais pas m’invite irrémédiablement à questionner mes croyances et en découvrir d’autres.

Huit monologues de femmes fait partie de ces livres que je ne veux pas oublier et qui a une place particulière sur mes étagères maintenant que j’ai reçu mon exemplaire (oui, je l’ai acheté d’occasion car j’aime avoir sur mes étagères des livres qui m’ont émue).


Est-ce que tu l’as lu ? Qu’en as-tu pensé ?

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