Les yeux fermés, Héloïse Martin, Baptiste Magontier et Valentine de Lussy

Publication : 2024

Genre : Témoignage, bande dessinée

Edition : Dupuis

Nombre de pages : 106 pages

Note : 15/20

Quatrième de couverture

À l’occasion de leur anniversaire de mariage, Émilie retrouve ses grands-parents dans leur grande maison de montagne. Toute la famille a prévu de s’y retrouver. Grandes tablées, baignades en rivière, jeux de société, ce week-end s’annonce parfait.

Mais l’un des participants va troubler Émilie. Ses souvenirs d’enfance et des agressions sexuelles qu’elle a subies vont remonter à la surface et la plonger dans une profonde incompréhension. Comment cet homme, pédophile reconnu et déjà condamné par la justice, a-t-il pu être invité à partager ces quelques jours d’intimité familiale ? À côtoyer et partager les jeux des enfants présents ?

Pour Émilie, c’est inacceptable. Ses proches doivent ouvrir les yeux sur la violence de la situation.

Dans un huis-clos oppressant, elle va affronter les membres de sa famille et leur imposer un choix. Qui veulent-ils garder à leurs côtés ? La victime ou le bourreau ?

Mon avis

Je voulais découvrir ce livre dès que j’ai entendu parlé de lui à sa publication. Je m’attendais à une lecture bouleversante et c’était le cas. En une centaine de pages, on découvre le tabou de l’inceste une fois le jugement rendu.

Si l’histoire est inspirée du vécu et des souvenirs de la scénariste, les faits et personnages présentés dans cet album sont fictionnels.

Le récit des victimes de ce genre de crimes sont tous différents et abordent des regards tout autant variés des proches. Ici, on découvre une incompréhension, une absence de réconfort voir même une banalisation du crime par moment. Si ce récit est couvert de non-dits, il n’en reste pas moins violent : une famille qui préfère fermer les yeux sur ces atrocités plutôt que d’aider la victime à se reconstruire et ce au point d’accueillir le bourreau dans la même réunion de famille que la victime.

Dans ce récit personnel, on voit aussi une certaine pudeur qui s’exprime dans la douceur des dessins et des couleurs. Le travail réalisé par Valentine de Lussy donne corps à cette histoire passionante et déchirante.

En somme, une lecture qui bouleverse, qui nous confronte à l’inimaginable dans ce genre de cas : l’indifférence et le soutien au boureau. Cela se traduit même jusqu’à un point clé : on ignore qui il est jusqu’à la fin. Jusque dans le récit et l’expression de cette histoire, le boureau semble protégé du jugement des autres.


Est-ce que tu l’as lu ? Qu’en as-tu pensé ?

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