J’ai toujours apprécié découvrir l’art, peu importe sa forme, et récemment j’ai été amené à m’interroger sur ce qui stimulait mon processus d’écriture et surtout ce que j’en pensais (le positif comme le négatif). Après avoir passé une bonne heure à me creuser la tête, voici la réflexion qui m’est venue à l’esprit : les émotions sont le cœur de l’art.
Pour mieux comprendre ma réflexion, je vais devoir te parler un peu de moi, de mon rapport à l’art et surtout à l’écriture. J’ai commencé à écrire des textes de fictions quand j’étais au collège et ce qui m’a fait commencer à écrire c’était la musique. Pourquoi la musique ? Et bien parce qu’elle transmet des émotions depuis des siècles maintenant et que c’est (ce n’est que mon avis personnel), la forme la plus pure d’expression des sentiments et émotions. Qu’il s’agisse de la mélodie ou des paroles, les émotions sont toujours là et se révèlent petit à petit. L’amour, l’amitié, la colère, la solitude, la tristesse, tout ça on le retrouve sous diverses formes dans tous les styles musicaux !
Sans même s’intéresser aux paroles, même la mélodie en elle-même joue un grand rôle dans la manière où l’on s’approprie une musique, une émotion. C’est tout bête, mais qui n’a jamais écouté des chansons tristes quand il/elle était triste ?
Je suis convaincue que mes écrits, au début, avaient pour but de transmettre, d’évacuer des émotions sans un seul son. Notamment car dans mon expérience de lectrice, c’est ce que je recherche : la lecture silencieuse doit me faire ressentir des émotions pour que j’accroche à un livre (peu importe l’émotion, encore une fois).
Pour en revenir à la musique, si je devais nommer une chanson qui résume à la perfection mon comportement de lectrice et d’autrice (l’illégitimité que je ressens au moment de l’écriture de ce terme…) c’est très certainement The Ballad of Cleopatra de The Lumineers. Bon, accroche-toi bien car la vidéo dure quasiment 30 minutes, mais c’est une demi-heure de pur bonheur visuel et auditif. Les émotions transmises par le texte et celles par l’image s’entrecroisent à plusieurs reprises et me bouleversent toujours à chaque visionnage.
Si un jour j’ai le courage d’écrire un livre (le nombre de projets abandonnés témoigne de mon indécision), j’aimerais produire un livre qui fait ressentir des émotions à son lecteur. N’importe quelle émotion, pourvu qu’elle soit parfaitement bien transmise et reconnue. Parce que les émotions sont le centre de la lecture de fiction et de l’art en général : peintures, sculptures, pièce de théâtre, poème, films, séries, musique, et j’en passe ont ce point en commun ! Faire ressentir des émotions. Pour moi, il n’existe pas d’art sans émotion et vu que personne ne vit les émotions de la même manière, on voit la naissance d’une multitude d’œuvre d’art. À mes yeux, c’est ce qui rend le champ de l’art réellement magnifique.
Pourtant, (il faut bien nuancer) les vagues d’émotions ne sont pas toujours positives. Si écrire à propos de choses que l’on n’a pas ressenti est quasiment mission impossible (à moins d’être vraiment très fort !), écrire en partant de ses émotions ne fait pas toujours bon ménage. L’effet cathartique est intéressant mais je ne suis pas sûre que les écrits trop personnels ne devraient être partagé au grand public. La partie la plus difficile dans la fiction, c’est peut-être finalement trouver le milieu entre écrire ce que l’on ne connaît pas et écrire ce que l’on connaît.
Pour conclure, je dirais donc que pour moi, les émotions sont au centre de toute création artistique mais qu’il est difficile, important, nécessaire (?) de garder la distance entre la réalité et l’œuvre de fiction. Ou alors, il faut être prêt à encaisser le flot d’avis sur ce que l’on ressent et ce que l’on a vécu.
Et toi, qu’en penses-tu ?
L'autodidacte aux mille livres 