Les premières féministes

Qui étaient-elles ?

Les ouvrières de Glasgow étaient des écossaises qui se sont peu à peu imposées dans les usines cassant les codes de leur génération pour faire avancer le droit des femmes. Elles sont les premières à véritablement mettre en avant l’envie d’indépendance des femmes en entrant dans le monde du travail, aussi difficile soit-il.

Leur histoire

Revenons près de deux siècles en arrière, le rôle de la femme à cette époque se veut femme au foyer idéale : soumise, délicate, innocente… bref, une femme qui fait ce qu’on lui dit et qui est toujours belle !

Il faut plaire à l’homme ; mais lui plaire
est le plaisir de la femme ; au fond du gouffre
De ses besoins, auxquels elle compatit,
Elle jette le meilleur qu’elle ait, elle se précipite elle-même.
Et combien de fois en vain ! Et elle soumet
Son coeur au joug d’une froideur, d’une lubie,
Dont chaque mot impatient provoque
Un autre, non pas d’elle, mais de lui ;
Pendant qu’elle, trop douce pour seulement forcer
Sa contrition par d’aimables réponses,
Attend là, espérant son remords, lui accordant
Son pardon par la compassion de ses yeux

« La tragédie de la femme », Coventry Patmore

La femme à cette époque est toujours derrière un homme, d’abord un père, puis un mari et enfin un fils (ou à défaut un beau-fils). Enfin… ça, c’est pour les femmes qui ont la chance de ne pas avoir à s’inquiéter de l’argent qui rentre dans le foyer ! Pour les autres… Et bien, c’est tout ça et aussi le travail.

Le plus souvent ouvrières textiles, les femmes travaillent dans les usines à créer des vêtements pour tout un pays (Glasgow est le cœur industriel de l’Ecosse). Mais il ne faut pas oublier la société profondément patriarcale de l’époque (encore pire qu’aujourd’hui) où tout ce qui rapporte de l’argent est affaire d’homme. Les femmes sont ainsi reléguées au rang de main d’œuvre, répondant aux autres de supérieurs masculins (point info salaire : les femmes étaient payées l’équivalent d’un tiers du salaire masculin pour un même poste).

Puisqu’une femme “comme il faut” est une femme qui se marie et qui a des enfants, elle n’a pas le temps de faire des études et donc est contrainte d’occuper des postes à faible responsabilité qui ne rapporte presque rien. Je fais l’impasse sur la prostitution, le harcèlement sexuel et les viols qui étaient très certainement monnaie courante dans les usines puisque les femmes n’avaient pas la force de porter plainte (la crainte de ne pas être écouté ou pire, d’être licenciée).

Symbole aujourd’hui de l’exploitation ouvrière, les femmes qui travaillent sont les premières à vouloir revendiquer des droits (on ne parle pas d’égalité ici mais simplement de ne plus être considéré comme des enfants aux yeux de la loi). On peut par exemple parler d’Elle Johnston, poétesse et ouvrière du textile qui décrit dans ses œuvres les horreurs qu’elle a vécues.

Milieu du XIXe siècle, suite au déclin de l’industrie textile, les femmes sont victimes de chômage et de la précarité qui va avec. Beaucoup vont rejoindre des mouvements féministes pour se battre pour l’égalité hommes-femmes. On voit donc qu’elles ont été les premières à subir les inégalités sans pouvoir les dénoncer jusqu’à ce que l’union face à la force et qu’elles se lancent dans ce combat qui n’est aujourd’hui pas terminé, celui de l’égalité des hommes et des femmes au travail.

En savoir plus sur les ouvrières de Glasgow :


J’espère que cet article t’a plu. N’hésite pas à laisser un commentaire.

Pour retrouver les précédents portraits : Personnalités inspirantes.

11 commentaires

  1. Ton article me fait penser à un film que j’ai vu au lycée (il y a une bonne dizaine d’années), mais que j’avais beaucoup aimé. C’était un film biographique, « We want sex equality » où les femmes ouvrières (d’une usine automobile ici) manifestait pour une meilleure considération de leur travail. Il te plairait peut-être si tu ne l’as pas déjà vu. En tout cas, merci d’avoir raviver ce souvenir, je devrais penser à la revoir. 😊

    Aimé par 1 personne

  2. Encore un billet très intéressant, merci 🙂
    Ce que tu dis de ces ouvrières me rappelle le film We want sex equality. Il se situait à une époque plus récente, mais est-ce que les choses avaient beaucoup évolué?

    Aimé par 2 personnes

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